L’objectif principal du projet Sparring est de s’intéresser aux préparations et prospections de la rencontre
dans le contexte où le travail de la « représentation de soi » s’élèverait au rang de pratique. Quelle simulation produit l’individu afin de se préparer à l’interaction sociale ? Par quel moyen chorégraphique répond-il plus particulièrement aux situations de rencontre et de salutation ? Fondamental, le protocole de rencontre se prépare avec rigueur dans l’attitude,
la posture, l’angle de la main, le regard, l’apparence, l’intention ou l’intention feinte. On s’entraîne, parfois, ou peut-être souvent, devant son miroir comme on prépare son prochain show, on répète ses gammes, on ébauche, on marque, on déconstruit le geste, puis on l’accélère, on tente plusieurs versions d’un même thème car ici nous avons le droit au brouillon. On se rencontre avant de se voir pour la dernière fois. Sparring consiste à exposer l’interaction comme une pratique ou plutôt de l’assumer en tant que telle. C’est une performance qui sert de répétition générale, un sparring 1 partnership, un interminable entraînement qui prendra fin lorsque les gestes (de la salutation au DAP 2) et les attitudes (belligérante, amicale, etc.) appropriées aux éventuelles rencontres auront atteint une justesse satisfaisante. Tenter, amorcer, répéter, apprendre, perfectionner autant les gestes que les attitudes dans les coulisses des interactions. Une main tendue ne doit rien au hasard, signifiant et signifié sont méticuleusement étudiés produisant celui que l’on sera selon l’autre. Une rencontre continuelle avec soi-même, ou fantasmer le soi de la rencontre.
Module de recherche--arBa-EsA--2021--Octobre-Décembre--15h30--18h30--Semaine intensive--20-24--15h30--18h30.
Module de recherche--arBa-EsA--2021--Octobre-Décembre--15h30--18h30--Semaine intensive--20-24--15h30--18h30.
2-Dignity and Pride
1-un sparring est, dans les sports de combat, une simulation du combat à venir où il est convenu de ne pas se blesser.
Johnny Boy--Laurene Carlier--Léa Dubois--Juliane Duperray
Évangéline Durand Allizé--Maéva Eliot--Gaspard Hardy
Florie Laroche--Slim Nouina--Alice Payan--Chloé Pennuen
Louna Plisson--Camille Pouvreau--Claire Thibault--Sarah Van Oves
Leonardo Villari--Louise Zangato
extrait-THEMROC-Claude Faraldo-1973
Module de recherche--arBa-EsA--2021--Octobre-Décembre--15h30--18h30--Semaine intensive--20-24--15h30--18h30.
Cette scène montre un officier de police s’arrêtant dans le hall d’entrée de son domicile. Satisfait de la solitude précaire que
lui offre cet espace, il teste diverses attitudes d’autorités.
Comme une répétition en coulisses, il recoiffe sa moustache
et dépoussiére ses épaulettes avant de rejoindre ou d’affronter
la société.
Espaces: privée/public-dedans/dehors- Imprévus-Moment-Se donner confiance à soi-même-Projection qu’on se fait de l’autre, de soi-Déconstruire ces projections-Dévier l'attention-Vitesse à laquelle
la carapace se déconstruit-Rapport aux vêtements-Veste sculpturale-Destabilisé entre la confiance
et le jeu devant la miroir-La veste est une carapace-
Naïveté du personnage qui se fabrique des projection pour se rassurer lui-même-Risible parce qu'on le voit dans une scène d'intimité ?-Rapport aux distances: vérifier ses postures puis vérifier la peau de son visage-Intérioriser sa peur en fabriquant une attitude (Chewing gum ou autre)
En 1956, Le sociologue Erving Goffman décrit dans MISE EN SCÈNE DE LA VIE QUOTIDIENNE, sa métaphore théâtrale considérant les personnes en interactions comme des acteurs menant une représentation. Il distingue ainsi la « scène », des coulisses.
Il poursuit en 1967 dans LES RITES D'INTERACTIONS en détaillant la salutation comme
au delà de la liturgie interactionnelle avec la « métaphore du rituel » pour rendre compte des rencontres « face à face » et des stratégies « inter-individuelles »
afin de « ne pas perdre la face ». En présence d’un interactant on produit
et transmet une image de soi.
LES RITES D'INTÉRACTIONS-ERVING GOFFMAN-1967
Liturgie de la première fois, parade de connaissance ou
de reconnaissance, le salut est un signe profondément identitaire respectant des codes spécifiques qui à la fois marquent un territoire socio-culturel et décrit une attitude (excluante ou incluante).
Le philosophe Gilles Deleuze évoque dans son Abécédaire,
la performance de marquage de territoire des Mandrills « couleur-chant-posture » permettant de déterminer clairement l’inconnu ou
le reconnu par le groupe.Des mécaniques similaires se mettent en place lors de Hand-shake et consorts déterminant ainsi nos étendards
et notre positionnement vis à vis d’autrui.*
FORTY-ONE FALSE STARTS-Malcom Janet
The New Yorker-July 11-1994
Rituel d'échauffement et de rencontre.
Ajouter une nouvelle information à chaque nouvelle séance en fonction
de ce qui est aborder au fil des séances.
Marche-1-Marche quotidienne, naturelle-LE REGARD N’EST PAS FIGÉ, IL EST DOUX, LÉGER,CONTINU,FLUIDE.
2-Marche s’accélère-REGARD DANS LES YEUX BREF, ESQUIVE,SOUDAIN (être attentif, aux autres pour ne pas qu’elle/il nous percute, varier les directions, mobilisation du buste, de toute la partie haute).
3-Marche rapide (idem + mobilisation des jambes pour varier les directions rapidement/ penser aux appuis des pieds, il faut que ça grouille !!!!)
Arrêt/stop dans l’image-Posture
4-REGARD PHÉRIPHÉRIQUE,je trace une ligne imaginaire, un arc de cercle
au niveau de mon regard parallèle au sol, ça me fait changer de position
et de direction et sans s’arrêter on entame une marche lente-SUIVRE DU REGARD.
5-Comme ci le regard s’évanouissit, s’essouflé, toujours dans un mouvement fluide et lineaire, le regard est aspiré dans le fond de moi même, il tombe dans mon ventre......
et fait également tomber ma tête. REGARD AVALÉ + REGARD PÉRIPHÉRIQUE.
Arrêt / stop dans l’image sauf les yeux. La tête ne bouge pas.
Je continue à regarder au sol-REGARD DÉHIÉRARCHISÉ. Quandje le décide (individuelle), mes yeux se fixe sur un détails du sol et mette en action la tête par un micro mouvement du cou. Je le regarde ---------> je me déplace dans sa vers lui pour l'observer de plus près. Je choisi le niveau que je veux pour le regarder. (debout, accroupi, fléchi).
6-Mes yeux vont se focaliser sur une partie du corps, un détails
de la personne qui se trouve le plus proche de moi. Regard caméra. Marche.
Ne pas hésiter à mobiliser tout son corps pour garder son détail à vue.
Varier les distances, près-loin, plonger/contre-plongé/gros plan/plan d’ensemble.
Marche dans l’espace en variant aussi quand on le souhaite la dynamique
et le rythme de la marche.
Arrêt/stop dans l’image. On fermes les yeux. Intérieur.
7-Paupières closes. Les yeux se relâchent. On prend le temps de respirer. Je pose mes mains sur mes yeux----------j’ouvre les yeux dans mes mains. Je fais dégouliner, glisser mes mains sur mon visage, lentement.
Fin de la pratique !
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Pour entrer en matière
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L'exercice des trois minutes
Choisissez un endroit dans lequel vous ne serez pas interrompu.
Installez-vous confortablement dans l'assise qui vous convient.
Formulez ensuite l'intention suivante:"Je profite de trois minutes les yeux fermés ou mi-clos et les laisserais se rouvrir lorsque cette durée sera écoulée" en n'utilisant aucun instrument de mesure du temps. Portez votre attention sur votre corps: Le rythme de la respiration, les micromouvements, les différentes qualités de ses contact avec le sol, le siège, l'étoffe de vos vêtements, l'air...
Laissez vagabonder votre écoute à travers les sonorités du lieu, proches et plus lointaines. Puis, quand il vous semble que les trois minutes se sont écoulées, laissez le rideaux des paupières s'ouvrir.
Prenez quelques profondes respirations, suivez les mouvements qui viennent, les étirements, les bâillements, avant de poursuivre le cours de votre journée. Observez les évolutions après avoir pratiqué cet exercice plusiseurs fois.
Page 47-Ressources Pratiques-Exercices-DANSER AVEC L'OUTIL HYPNOTHIQUE
Textes de Catherine Contour & Pascale Rousseau-Dessins de Louise Drulhe
L'Abécédaire de Gille Deleuze-A comme Animal-1988
Module de recherche--arBa-EsA--2021--Octobre-Décembre--15h30--18h30--Semaine intensive--20-24--15h30--18h30.
L'art chorégraphique porte une grande attention à ce qui lie les gestes et relie les corps, tout comme les arts plastiques aux passages et la technique hypnothique à la relation. De même cette pratique invite à prêter attention à l'espace entre, tout paerticulièrement au moment juste avant que le corps n'entre dans
un contact, quel qu'il soit, en donnant un suspens, un léger différé qui permette de goûter pleinement à l'évènement de la rencontre dans sa singularité. Aiguisons par exemple notre conscience des seuils que nous franchissons en permanence: entre le dedans et le dehors, l'espace privé et l'espace public, une activité et une autre.
Pages 29-30-31-Prendre soin de l'espace "entre" et des transitions-DANSER AVEC L'OUTIL HYPNOTHIQUE-Textes de Catherine Contour & Pascale Rousseau-Dessins de Louise Drulhe
Ici Edward T. Hall décrit en détail son concept de proxémie
(relation entre l'individu et l'espace qui l'entoure). Ce concept est pertinent, mais son détail sous plusieurs aspects est à prendre avec un œil critique et à replacer dans son contexte comme vous pourrait le découvrir plus bas.
LA DIMENSION CACHÉE-Edward T.Hall-1966
SHOW-Maria Hassabi-Parades for Fiac-2016
Scène d'essayage de chapeau-LE MOINDRE GESTE
Fernand Deligny-1971
Institute of Snap!thology, mis en lumière dans le documentaire TONGUES UNTED, est un club destiné aux hommes gay afro-américains
qui souhaitent s'entraîner à faire face à de potentiels oppresseurs au travers du snapping (claquement de doigt). Il est ici pratiqué
en équipe à la manière d'un art martial, alliant répétitions, techniques, précisions et attitudes déterminées.
TONGUES UNTED-Marlon Riggs-1989
Rejouer scène d'oppression dans un groupe afin de trouver collectivement une réponse ou se fabriquer un répertoire de solution face à l'autorité ou une situation oppressante.
TONGUES UNTED-Marlon Riggs-1989
Types de regards
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page 86:
-REGARD CHAIR-Regard fermé, intérieur, regard-peau. Paupière close, les yeux
se relâchent.
-REGARD ÉCOUTE-Permet aux interprètes de se percevoir l’un sans l’autre sans
se regarder directement. Il est orienté vers le sol ou ailleurs mais l’attention est dirigé en périphérie de la cible visée.
-REGARD DÉHIÉRARCHISÉ-Caractérisé par une destructuration de l’espace.
Il est orienté partout, sans distinctions aucune, il ne s’accroche nul part.
Il glisse suivant les élans des élans initiés par la tête. C’est un regard
sans ancrage spatial.
-REGARD AVALÉ-Regard aspiré dans le fond de soi même. Dans le ventre.
-REGARD BIPÔLAIRE-Alternant trois phases de façon imprévisible: expression
de la terreur1 d’une chaleureuse séduction2 condescendance3, en passant par
des moments on redevient soi-même.
-REGARD MOUVANCE-Un peu comme le regard déhiérarchisé, il est sans attaches.
Ce qui le caractérise principalement n’est pas sa dimension spatiale, mais
sa grande complexité reliée aux mutations constantes et imprévisibles dont
il fait l’objet. Forme de l’œil, intensité, expression, muscles du visage impliqués, rapport au corps, ou relation au spectateur, tout change en permanence dans ce regard
page 23
-REGARD FLOTTANT OU HÉSITANT-Particularité de libérer la nuque et d’entraîner une ouverture, un passage entre le reste du corps et la tête, pour que le corps englobent enfin la tête. La tête à la possibilité de se « dé-coordonner »de ce que fait le corps et de comment normalement elle devrait le suivre
PHÉNOMÈNE DU REGARD DU DANSEUR AU SEIN DE DEUX PROCESSUS DE CRÉATION CHORÉGRAPHIQUE CONTEMPORAIN-Christine Charles-octobre 2016
-REGARD BREF-DÉVIER / ESQUIVER LE REGARD
-SE SUIVRE DU REGARD
Peu d’ouvrage traite exclusivement de la question du regard.
Vise à mieux comprendre le phénomène du regard du danseur en situation de création chorégraphique. Christine Charles cherche
à comprendre les liens d’appartenance qui unissent le regard et
le corps, sa réalité paradoxale entre extériorité et intériorité, entre objectivité et subjectivité et enfin,les fonctions et les modes
du regard dansant.
PHÉNOMÈNE DU REGARD DU DANSEUR AU SEIN DE DEUX PROCESSUS DE CRÉATION CHORÉGRAPHIQUE CONTEMPORAIN-Christine Charles-octobre 2016
PHÉNOMÈNE DU REGARD DU DANSEUR AU SEIN DE DEUX PROCESSUS DE CRÉATION CHORÉGRAPHIQUE CONTEMPORAIN-Christine Charles-octobre 2016
Discussion, interaction-Fight snap-Langage particulier LGBT Queer-Geste politique et de résistance-Geste pour repousser et se protéger-Geste provocateur-Intrusif-Intention-Posture-Voguing-Clap crée une résonance, musique, un rythme
Le regard un « geste invisible et muet » (Havelanche; 1998,p7).
Existe-t-il des étapes selon lesquelles le regard pourrait se construire ?-Le regard se lance comme une flèche à double sens.
Adopter une certaine posture c'est manifester une certaine présence
STAGING SOLO #2-Maria Hassabi
Marche--Stop-Deux par deux face à face--Regarder son/sa partenaire dans les yeux en restant à sa place pendant 4 minutes.
Ne pas lâcher son/sa partenaire des yeux tout en se déplaçant où l'on souhaite--Le regard n'est pas forcément de face. Le regard peut-être de coin, de haut, du bas, de coté etc...
N'hésitez pas à changer les vitesses, les distances, les attitudes et les postures (debout, s'appuyer sur quelques chose, s'asseoir par terre ou sur une chaise, s'affaler, s'allonger etc).
Regards soutenus
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Regards en groupés
10min
Former deux lignes face à face avec un nombre équivalent
de personne dans chacune--Quelque soit la ligne dans laquelle
vous êtes, tous les membres d'une rangée vont regarder la personne
la plus à droite de la ligne opposé--Très lentement vous allez passer à la personne suivante en vous attardant sur son regard--
Puis la suivante jusqu'à avoir regarder toutes les personnes
de la ligne opposé-Rester fixer sur la dernière personne--
Très lentement passer à la personne précédente-Puis la précédente, jusqu'à atteindre la première personne que l'on regarder.
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5min
Regards groupés espace semi-public/ Photo de famille
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Se positionner sur l'escalier à l'emplacement ( haut, bas) et dans une position d'attente de son choix (assis.e sur les marches, debout, accoudé.e sur la main courante)--Ne pas lâcher la caméra
du regard tout en gardant sa décontraction--On peut changer
de positions, d'attitudes etc. d'attente quand on le souhaite tout en restant concentré.e sur l'objet/sujet que l'on regarde--Quelque soit les facteurs extérieurs garder son focus sur la caméra.
Les passant.e.s qui vous regardent ne vous perturbent aucunement.
Si un.e passant.e. veut monter ou descendre les escaliers, anticiper son passage en s'écartant et en gardant son
regard sur la caméra.
10min
Se positionner sur l'escalier à l'emplacement ( haut, bas) et
dans une position d'attente de son choix (assis.e sur les marches, debout, accoudé.e sur la main courante)--nNe pas lâcher la caméra
du regard tout en gardant sa décontraction--On peut changer
de positions, d'attitudes etc. d'attente quand on le souhaite
tout en restant concentré.e sur l'objet/sujet que l'on regarde
Quelque soit les facteurs extérieurs garder son focus sur la caméra sauf les passant.e.s--Si un.e passant.e. est dans votre champs
de vision, ou veut monter ou descendre les escaliers, soutenir
son regard et l'accompagner dans sa trajectoire--Dans le cas ou c'est un groupe de personne et ou la personne a regardé n'est plus si claire. Regarder la personne de son choix sans consensus.
Regards groupés espace semi-public/ escalier-passant.e.s
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10min
Module de recherche--arBa-EsA--2021--Octobre-Décembre--15h30--18h30--Semaine intensive--20-24--15h30--18h30.
PROXEMIE-Diagramme-Edward T-Hall
UTOPIE ET HÉTÉROTOPIE. EN QUÊTE DE L'INTIME-Janine Hortoneda-2010